Washington, D.C.
Le John F. Kennedy Center for the Performing Arts est la plus prestigieuse salle de concerts aux États-Unis. L’orgue, un don de l’homme d’affaires et philanthrope David Rubenstein, est situé à la place de l’instrument précédent, le tout dernier instrument construit par Aeolian-Skinner, en 1972. Un jeu d’anches existant, une régale, a été conservé et rebaptisé « Filene » pour rendre hommage aux donateurs de l’instrument précédent.
Depuis le spectaculaire concert inaugural présenté à guichet fermé par le National Symphony Orchestra en novembre 2012, l’orgue est utilisé régulièrement par l’orchestre, par nombre de chœurs et lors de récitals solo. Fait intéressant à noter, les musiciens de l’orchestre ont d’emblée apprécié l’aisance de jouer avec le nouvel orgue, en raison de ses qualités tonales et de son équilibre sonore. D’ailleurs, dès que l’orgue a été installé, les musiciens de l’orchestre ont tout de suite remarqué qu’ils pouvaient s’entendre sur scène, ce qui n’était pas le cas auparavant. Le nouvel orgue occupe pleinement la chambre d’orgue existante, qui a retrouvé ses dimensions d’origine, offrant ainsi des conditions optimales pour une projection sonore sur scène sans retenue.
L’imposante division du Great, installé derrière la façade de l’orgue, comprend un grand plein jeu de seize pieds et une batterie d’anches complète. Elle est couronnée par la division de Résonance, disponible sur le quatrième clavier. Cette division comporte une sélection de jeux de pédale augmentés à la tessiture du clavier pour créer un plein jeu de 32 pieds, ainsi qu’une une flûte harmonique faisant office de voix soliste dominante, un cornet de cinq rangs de taille généreuse, et une Festival Trumpet majestueuse et épique. Cette disposition s’avère très utile lorsque l’orgue est utilisé dans des œuvres orchestrales de grande envergure. Les deux grandes divisions expressives offrent une palette tonale variée, à savoir des pleins jeux complets, de riches et envoûtants fonds de huit pieds, des jeux d’anches bien timbrés, quatre paires de jeux ondulants, tout cela créant un crescendo à progression uniforme et linéaire des plus impressionnants, s’agençant à la plage dynamique d’un orchestre symphonique et pouvant aussi accompagner efficacement les grands ensembles vocaux.
Le design asymétrique de la façade de l’orgue offre un contraste intéressant avec le style traditionnel de la salle. Son apparence hautement artistique et distinguée est depuis devenue la signature visuelle de la salle. Conséquemment, quelques années après l’installation de l’orgue, toute la salle a été repeinte aux couleurs de la façade de l’orgue, soit le blanc, l’argenté et l’or.