Elsah, IL
L’histoire de Principia College débute en 1897 lorsque Mary Kimball Morgan entreprend d’instruire ses deux fils à la maison pour leur donner une éducation « plus complète » que celle dispensée par les écoles publiques de St. Louis. Mme Morgan, une scientiste chrétienne (« Christian Scientist »), base sa philosophie de l’éducation sur les écrits de Mary Baker Eddy, fondatrice de l’église scientiste chrétienne. D’autres parents se rendent rapidement compte des progrès accomplis par ses fils, et lui demandent de prendre en charge leurs propres enfants. En 1898, elle choisit le nom Principia, et en 1906 les premiers élèves terminent leur formation secondaire. Un collège pré-universitaire – un des premiers aux États-Unis – s’ajoute en 1912 et, en 1934, les premiers étudiants reçoivent leur diplôme universitaire et commencent leur vie professionnelle. Bien que le collège ne soit plus officiellement affilié à l’église scientiste chrétienne, son personnel se compose de fidèles scientistes, et sa mission est de servir la science chrétienne par l’instruction des enfants et des adultes. Le Principia College a deux campus, son siège principal étant situé sur les collines au-dessus du Mississippi à Elsah, Illinois.
L’architecte du campus, Bernard Ralph Maybeck (1862-1957) de San Francisco, Californie, est mandaté en 1923 pour créer un plan d’ensemble. Il s’inspire d’une vision idéalisée d’un village anglais. La construction débute en 1931, pendant la crise économique, et en 1935 le collège déménage ses activités à Elsah. En 1993, le campus du Principia College se voit attribuer le statut de site historique national du ministère de l’intérieur des États-Unis pour son plan unique, et pour ses bâtiments caractéristiques.
Positionner un orgue dans une salle polyvalente qui a bien d’autres fonctions que la musique représente toujours un défi pour le facteur. Si l’orgue est placé dans l’axe principal de la pièce, il risque de créer des conflits avec les autres usagers ; s’il est sur la scène, il peut être masqué par les équipements nécessaires à d’autres activités. Après une évaluation exhaustive de toutes les possibilités offertes par l’auditorium Cox, il a été décidé de placer l’orgue à l’avant de la salle, mais à gauche de la scène. Son orientation légèrement de biais rend son imposante façade visible de partout dans la salle, et améliore la projection sonore dans l’auditorium. Même si, du point de vue technique, l’orgue ne se trouve pas sur la scène, sa proximité permet une excellente communication avec des musiciens placés sur la scène et le déploiement d’un son homogène.
L’instrument repose sur l’imposant plein jeu de seize pieds du Grand Orgue. Les deux autres claviers sont fondés sur des pleins jeux de huit pieds ; les batteries d’anches au Grand Orgue, au Récit et à la Pédale servent à merveille le répertoire symphonique français. Le Récit se trouve à l’arrière du buffet, le Positif juste au-dessus de la console et le Grand Orgue dans la partie supérieure du buffet, d’où le son est projeté naturellement dans toute la salle. La Pédale, qui comprend un jeu d’anche de trente-deux pieds pleine longueur de taille généreuse, est disposée de part et d’autre des divisions manuelles.
Les détails de la console sont réalisés en ébène, tout comme les tirants de registre à face de porcelaine peinte à la main, dont la bordure de couleur indique les différentes familles de jeux à la manière de Cavaillé-Coll. Les tirants de registre sont disposés en demi-cercle sur des gradins en noyer, et le nom de chaque division est gravé et doré sur la bande d’ébène au-dessus.