Fort Worth, TX
Selon Frederick Swann, consultant sur le projet, «cet instrument a connu l’une des plus longues périodes de gestation de l’histoire». Le projet, qui s’est étalé sur une période de douze ans avant la signature du contrat, reflète l’extraordinaire collaboration entre Casavant, le consultant Fred Swann, le directeur musical Thomas Stoker et l’organiste Albert Travis. Une fois le projet terminé, Thomas Stoker a décrit l’orgue en ces termes: «Dans sa beauté architecturale et tonale, nos espoirs et nos rêves s’en trouvent plus que comblés. C’est un instrument qui devrait servir adéquatement cette congrégation pour longtemps. Et il devrait servir à inspirer autant les organistes qui le joueront que ceux qui l’écouteront.»
Cet instrument, qui est à ce jour le magnum opus de Casavant, comprend 129 jeux indépendants étalés sur neuf divisions, claviers et pédale, répartis entre un orgue de chœur de 105 jeux, installé dans des buffets neufs en porte-à-faux et dans les chambres d’orgue existantes, et un orgue antiphonal de 24 jeux, installé au jubé, pour un total de 10 615 tuyaux. Le spacieux bâtiment gothique, qui atteint une hauteur de plus de 24 mètres dans la nef, offre une excellente assise acoustique pour un instrument de musique de cette envergure.
La vision embryonnaire de ce projet, unique en son genre, a été inspirée par un membre de l’église et célèbre pianiste de concert, Van Cliburn, qui a posé cette question: «Pourquoi n’envisageons-nous pas d’utiliser l’instrument dans toute sa splendeur et d’en faire le plus grand cadeau que nous puissions offrir à Dieu?» En d’autres termes, il suffit d’un petit effort additionnel pour aller au-delà de nos attentes et de ce que l’on considère comme étant le meilleur.
L’instrument, qui était notre 3750e nouvelle commande d’orgue depuis 1879, a été nommé en mémoire de Mme Rildia Bee O’Bryan Cliburn, membre de Broadway et mère de M. Cliburn. L’orgue a été inauguré en octobre 1996 lors de festivités étalées sur cinq jours. Le projet incluait également une importante réfection du sanctuaire.
Tout au long des phases de planification de ce projet, l’objectif n’a jamais été de créer un grand instrument que pour sa taille. En fait, ce n’est qu’à la fin du processus de création que la question de la taille de l’instrument, par rapport aux installations précédentes, a été soulevée. Jean-Louis Coignet, alors directeur tonal chez Casavant, a décrit comme suit son approche de la conception tonale de l’instrument:
Dans une certaine mesure, il est plus facile de concevoir un grand orgue qu’un petit, puisqu’il n’est pas nécessaire d’écarter certaines voix somme toute intéressantes, mais non essentielles. Mais cette facilité cache aussi les pièges de la redondance et du manque de personnalité. Il est trop facile d’élaborer une énorme panoplie de jeux sans caractère. C’est une lacune que je voulais éviter avec l’opus 3750 de Casavant. Mon but n’a jamais été de générer une puissance tonitruante, au moyen d’un si grand nombre de jeux, mais plutôt de concevoir une palette riche et complète de sons à la fois individuellement séduisants et capables ultimement de se fusionner.
Dans tous les cas, le choix des jeux a été guidé par la conception globale de l’architecture tonale, ainsi que par une disposition optimale pour la projection sonore et l’accès pour l’entretien de l’instrument. Non seulement cet orgue possède une plage extrêmement étendue du spectre sonore, mais il présente également une variété de couleurs et de timbres hors du commun. Le consultant Frederick Swann a exprimé son appréciation comme suit:
Je peux conclure en affirmant que ce magnum opus de Casavant Frères est l’art de la facture d’orgue amené à son apogée. Aucun effort n’a été épargné, ni par Casavant, ni par l’église, pour que cet instrument soit une œuvre d’art par excellence. Ayant joué sur des centaines d’orgues dans de nombreuses régions du monde, je peux affirmer avec honnêteté que l’opus 3750 a très peu de semblables. Le jouer, l’écouter et le regarder me fait ressentir une satisfaction extrême.