Independence, MO
Le Temple est dédié à l’œuvre de la paix. Il sera consacré à la réconciliation et à la guérison de l’esprit.
Le Temple de la Community of Christ d’Independance est un lieu de culte d’exception sous tous ses aspects. L’architecte Gyo Obata, de la firme de renommée internationale Hellmuth, Obata, and Kassabaum, de St. Louis (Missouri), était à la barre de ce projet.
La structure du bâtiment, haut de 90 mètres, prend la forme d’une spirale abritant le sanctuaire qui peut accueillir 1000 personnes au parterre et 600 personnes sur un balcon qui fait le tour de près des trois quarts du bâtiment. Une fois entré en ces lieux, notre regard se trouve inévitablement attiré vers le plafond en colimaçon qui s’élève à 60 mètres du parterre. Le volume intérieur de la salle fait près de 30 000 m3 et confère à la musique et au chant un espace incroyable pour être mis en valeur.
L’acoustique de la salle est exceptionnellement favorable à la musique, en particulier la musique d’orgue. La réverbération s’étire longuement dans le temps, et le soutien du son s’efface lentement et uniformément. Fait remarquable : une seule note, même très douce, peut vivre dans cette enceinte pendant plusieurs secondes. Ainsi, alors que le grand jeu prend la place qui lui revient dans l’espace sonore, les voix individuelles, elles, chantent avec une clarté et une présence tout à fait surprenante, considérant l’espace si vaste dans lequel elles s’expriment.
Concevoir un orgue pour un bâtiment qui n’existe que sur papier est un défi particulièrement intéressant. Le niveau de difficulté s’en trouve d’autant plus relevé lorsque la taille et la forme de la salle sont aussi inhabituelles que dans ce temple à l’architecture si singulière. D’emblée, il nous apparaissait évident et nécessaire d’aborder la conception de l’orgue et de son action avec une approche qui puisse vraiment se démarquer. Cet espace exceptionnel exigeait un orgue exceptionnel, ne serait-ce que pour pouvoir établir une assise sonore adéquate dans cet énorme vaisseau.
Par conséquent, du point de vue sonore, nous avons vu en ce vaste espace une occasion idéale pour concevoir une grandiose division de Résonance pouvant déployer toute la puissance nécessaire pour permettre à l’orgue de se joindre à un orchestre, ou accompagner une grande congrégation. Cette division, qui augmente certains jeux de pédale à la tessiture du clavier afin d’avoir la possibilité de les jouer dans l’une ou l’autre des deux divisions, comprend un grand plein jeu basé sur la Montre 32’.
Le Dr. John Obetz, organiste titulaire de la Community of Christ avec qui nous avons eu l’honneur et le grand plaisir de travailler sur ce projet, fut particulièrement intrigué par le concept de clavier de Résonnance. Il a écrit:
«Après avoir considéré plusieurs facteurs d’orgues exceptionnels, nous avons choisi Casavant Frères, en grande partie pour leur orientation tonale, leur historique d’instruments de qualité et leur vision novatrice, pour relever le défi inhérent à la facture d’un orgue mécanique dont la taille imposante ne compromette pas l’action mécanique qui se doit d’être dynamique, précise et fiable. L’emploi d’une division de Résonance s’est avéré être, dans une bonne mesure, la solution recherchée».
Les divisions de cet instrument à traction mécanique sont réparties en une disposition classique avec le Positif expressif juste au-dessus de la console; le Grand Orgue trônant au centre, juste au-dessus du Positif; et le Récit au-dessus du Grand Orgue, dans la partie supérieure du buffet. Les divisions de Pédale-Résonance sont disposées de part et d’autre des trois divisions manuelles. La composition de l’orgue est principalement française pour des raisons de cohérence et pour définir l’orientation tonale de base de l’instrument.
La boiserie de l’orgue, faite d’érable, est finie avec une teinture très pâle, lui conférant une couleur claire et légèrement voilée qui n’assombrit pas le grain naturel du bois. Les tuyaux de la Montre 32’ sont disposés en façade et sont enchâssés au buffet qui s’élève à 15 mètres au-dessus du niveau de la console.
En très peu de temps, l’orgue du Temple est devenu un instrument incontournable pour les organistes et les mélomanes. Il est très gratifiant pour nous d’avoir été témoins de la réaction plus que favorable de tous ceux qui l’ont joué au fil des ans. Dans un article paru dans le Kansas City Star en 1993, John Obetz déclarait: «Parmi les personnes qui sont venues jouer et écouter l’orgue, il semble bien que tous soient unanimes à dire que de l’instrument émane l’une des sonorités d’orgue les plus grandioses qu’ils aient jamais entendues».